Après une année mouvementée, rythmée par des envies d’arriver et des départs, nous voilà confiné⸱es à 6 adultes et 2 enfants, le plus petit effectif d’habitant.e.s que notre groupe ait connu. Mais il en faut plus pour nous démoraliser alors sans hésiter, nous avons choisi de transformer ces multiples coups durs (3 départs, 3 arrivées avortées et 3 projets d’appartement en moins) en opportunité.
Après avoir travaillé sur des espaces collectifs minimalistes qui répondaient à nos besoins élémentaires : avoir chaud l’hiver, avoir de l’eau courante, de l’eau chaude et de l’électricité, cela fait quelques années que nous avons mis la priorité pour rénover des espaces privatifs et arrêter de vivre loin ou en caravane. Alors que cela semblait sans fin, ces nombreux départs ont permis de réduire le nombre d’espaces privatifs à finir et voilà que pour la première fois, tous les habitant.e.s peuvent vivre dans des espaces (à peu près) finis.
On peut enfin s’occuper des communs, cela fait 5 ans que notre grande pièce collective ne ressemble à rien, les murs sont un patchwork de plâtre jaune pisse d’époque, de zones déplâtrées, de saignées et de gaines apparentes. Notre plafond couvert de gaines ressemblait à un sapin de noël avec pour seule beauté, les couleurs vives de nos gaines bleues et rouges de nos arrivées d’eau. Tout cela sera bientôt de l’histoire ancienne car nous sommes en train de refaire tout ça et de vous préparer une chouette pièce collective, enfin capable de vous
accueillir chaleureusement. D’autant plus qu’après avoir fini cette pièce, la priorité sera de faire une chambre d’ami⸱es!
En parallèle nous avons commencé à rechercher activement de futurs habitant.e.s.
Mais l’An 01 ne permet pas qu’à des gens d’avoir un toit sur la tête, c’est aussi un lieu de ressources, autour duquel de nombreux projets se développent et gravitent : deux fermes (maraîchage et paysannerie boulangerie) et des espaces agricoles “test” (volaille, espace maraîchage), un fabricant de vélo, et une ouverture sur la commune. Nous sommes nombreux à faire vivre “le local” au centre de Cazères, lieu associatif autogéré, pépinière de projets ouverts sur la ville(accueil, cantine, ciné club, planning familial, achats groupés, aide à
l’orientation, …)
Alors même si parfois en collectif on a des soucis qu’on aurait pas eu seul, même si parfois on préférerait refaire le monde au lieu de refaire notre maison, même si parfois on trouve que faire les travaux nous même c’est long, le plus souvent on rigole, on apprend, on s’entraide et on vit la vie plus sereinement, on se sent privilégiés (et d’autant plus en temps de confinement) et on souhaite ce mode de vie au plus grand nombre.