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À TOUS LES ÉTAGES ?

Cette question combien d’entre nous se la sont posée au moment de se décider après en avoir longuement discuté et après être passé de l’enthousiasme solide à l’hésitation au doute puis carrément à l’abandon du projet. Passe encore au fond du jardin près du compost, mais dans mon appartement neuf, moderne, à la décoration épurée, repeint tout en blanc… Et que diront nos amis lorsqu’invités nous leur expliquerons qu’ici, à la place de tirer la chasse il faudra jeter une petite pelletée de sciure ? Quelle quantité d’urine, de fécès ? Qu’en fait-on? Au rez de chaussée, pourquoi pas mais à tous les étages ! Même les archis rechignent, parce que ils n’ont pas trop l’habitude, et les normes, les homologations ?

Pourtant cela se fait bien, ça marche, tout le monde trouve cela pratique, bon pour la planète, économique et se dit satisfait. Mais…

Le tout-à-l’égout, une solution pas très écologique !

« On attribue au tout-à-l’égout la vertu d’avoir éradiqué le choléra et autres maladies liées aux pathogènes fécaux. Or c’est avant tout à l’hygiène des mains et à l’au potable au robinet qu’il faut rendre hommage. Le tout-à-l’égout, au XIXème siècle n’a été que le moyen le plus simple inventé à l’époque pour  déplacer « le problème », loin des populations en le disséminant dans les cours d’eau. » (FG. Ginisty. L’age de Faire N°138)

Entre autres déchets, le tout-à-l’égout emporte chaque année quelques 400 litres d’urine et 50 litres de matières fécales par personne qui seront dilués dans 55 000 litres d’eau dans des stations d’épuration avant de rejoindre la mer via nos cours d’eau ! Plutôt que de diluer nos excréments, les scientifiques s’accordent pour dire que le sol est un milieu récepteur bien plus efficace en matière d’épuration. Non seulement le sol épure plus vite et plus efficacement, gratuitement, mais il recueille dans l’urine et les fécès des nutriments essentiels à la vie végétale.

Pourquoi dépenser 30% de notre consommation d’eau avec nos « chasses d’eau » pour l’assainir, après, pour 50% de notre facture!

Viennent ensuite les questions pratiques ou plus terre à terre,

la faisabilité, les changements d’habitudes, le prix, le modèle, l’originalité…

Le système fonctionne depuis des siècles et le recyclage des fécès comme l’utilisation des urines en tant qu’engrais, nettoyant ou désinfectant, sont bien connus. Mais de là à franchir le pas, à faire abstraction de notre culture de l’hygiène et du dégoût des excréments, même en ayant conscience des l’aspects économique et écologique, c’est une toute autre affaire !

Et quel modèle choisir ?

Modèle à « séparation d’urine », qui présente l’avantage d’évacuer les résidus moins souvent mais nécessite l’installation de canalisations ? Ou, plus simple, urine fécès et papier, tout dans la même cuvette avec l’adjonction de sciure ou mieux, de matière carbonée (broyat de végétaux). Mais alors, il faudra vider son seau chaque semaine !

Le prix ?

Très variable, suivant qu’il s’agit d’une installation individuelle ou collective et du modèle choisi . Ii ne devrait pas être pris en compte face au coût du réchaffement climatique et de la raréfaction de l’eau. De plus, la généralisation des toilettes sèches va à l’avenir en faire baisser considérablement le coût.

 Alors, pour finir, à  tous les étages, oui ou non  ?

 Eh bien voilà  3 ans que nous en parlons à Mosaïcoop… C’est notre «  marronier  », il  revient toutes les 3 réunions, se développe à chaque week end de réflexion /cohésion, pousse et grandit pour devenir un tel enjeu  que, de plus en plus, on se demande comment on va s’en sortir…

Il y a les «  pour  à fond», les «  oui mais…  »,

et ceux qui, sans dire non, freinent des 4 fers en reprenant tous les clichés,  les «  combien çà  coûte…? ”     les «  et les odeurs…  »,   les «  moi  je veux pas y  toucher  !  »,   les «  et les voisins  !  »,  les «  il faudrait que ce soit reversible  !  »,  les «  Mosaïcoop n’est pas une maison individuelle à  la campagne  »,  et les lobbies, les Vélioa et Suez qui  nous font du «  green washing  » et installent gratos le tout à l’égout dans les contrées les plus reculées, bridant ainsi le développement des toilettes sèches…. 

Nous, nous n’en sommes qu’à l’esquisse. Le chemin est encore long avant que Mosaïoop sorte de terre dans un écoquartier à Crolles et que chacun pose ses fesses ou non sur des toilettes sèches, aux 4 niveaux de l’immeuble.

J’ai donc encore 2 articles au moins à publier, le « projet choisi » et le « rapport d’utilisation »…

A bientôt, j’espère…

Et si le sujet vous intéresse, je vous redommande le N° 138 de « l’âge de faire » que vous pouvez vous procurer en ligne et où vous trouverez des plans de toilettes sèches et plein de références.

Je vous conseille aussi le site des coopératives suisses Equilibre qui ont des toilettes sèches… à tous les étages, dans les coopératives Soubeyran et Les vergers. .

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