Sur fond de changement climatique et de zéro artificialisation nette, le projet Casalez est né de la transformation d’une villa des années 80 en résidence participative. Les 2 175 m² de terrain accueillent aujourd’hui 11 logements, des extérieurs à végétaliser et la rive du ruisseau des Pendances – qui se jette dans le Lez quelques centaines de mètres plus bas – à revaloriser.
L’ESPRIT ET LA FORME DU PROJET
Le projet s’est voulu intergénérationnel (nos coopérateurs ont de 3 à 88 ans). Il avait aussi à coeur d’accueillir une mixité sociale qui s’est traduite par l’agrément PLS pour 9 des 11 logements. Séduites par la démarche, la commune et la métropole de Montpellier ont ainsi assuré la garantie de l’emprunt PLS et facilité la contraction d’un prêt bancaire complémentaire.
Un des appartements a aussi bénéficié du soutien d’une vingtaine de nouveaux coopérateurs dans le cadre d’une campagne d’épargne éthique. Grâce aux 204 000 € collectés, ce logement a pu être dédié à une location plus sociale travaillée avec le centre communal d’action sociale (CCAS) de la commune.
Il a aussi opté pour un montage en autopromotion, ce qui a demandé tout au long du programme un très fort investissement et n’a pas été facilité ni par la forte inflation survenue en cours de chantier ni par les difficultés rencontrées par certaines entreprises (l’une d’entre elles n’a pas été en capacité d’aller au bout de son contrat).
L’ECOLOGIE AU COEUR
Le groupe à l’origine du projet a affiché une ambition écologique très forte, grandement servie par le financement de la région Occitanie dans le cadre de son programme Nowatt
(1 022 058 €).
Près de la moitié de ce soutien portait sur une expérimentation dénommée « Cycloasis ». Elle portait sur l’installation de six toilettes à séparation, le recyclage des eaux des salles de bain pour irriguer des murs végétaux et la modélisation des résultats obtenus. La finalisation de cette innovation est rendue plus compliquée après l’évolution récente des normes concernant l’usage de l’eau domestique pour des plantations. La régie des eaux de la métropole et la région Occitanie accompagnent cette expérimentation.
Ce projet intègre également la transformation d’une ancienne piscine (individuelle) en bassin naturel partagé.
La dimension écologique du projet a bien sûr aussi porté sur la conception vertueuse du bâtiment avec :
- une forme du bâti très compacte,
- une très grande isolation – ossature bois paille puis laine de bois (36 cm),
- un chauffage collectif avec chaudière tri-génération : bois, photovoltaïque & solaire thermique sur plancher chauffant,
- un confort d’été grâce à des logements traversants (sauf 1), des protections solaires (pergolas végétalisées), des brasseurs d’air et moustiquaires qui restent à installer,
- une solution internet groupée assurée par un fournisseur associatif,
- des bassins de rétention végétalisés,
- une ancienne piscine transformée en bassin naturel,
- une économie circulaire avec le démontage des matériaux de l’ancienne villa, réinvestis sur d’autres projets, l’agencement des terrasses côté est et sud du bâtiment avec des dalles en provenance d’un chantier de rénovation de l’école d’architecture de Montpellier,
- des espaces partagés (salle commune, buanderie, chambre d’amis, atelier, espaces extérieurs, bassin naturel),
- sans oublier la dimension paysagère en entrée de village que propose notre résidence,
- un projet d’autopartage… qui viendra en complément du programme métropolitain d’aménagement d’une piste cyclable bidirectionnelle reliant la commune de Prades-le-Lez au terminus de la ligne 5 du tramway.
Autant de caractéristiques qui enrichissent le programme Cycloasis déjà mentionné.
Le projet a d’ores et déjà obtenu une médaille d’or BDO (bâtiments durables Occitanie – évaluation en trois étapes de programmes de construction écologique qui portent sur la conception, la construction et les usages) sur la phase conception. Cette note avait été bonifiée grâce au résultat obtenu au “référentiel de l’habitat participatif”, démarche initiée par la SCIC Hab-Fab.
Installés depuis le printemps 2024, notre groupe consacre toujours un temps important, comme dans tous les habitats participatifs, à “inventer la vie qui va avec”. Commissions thématiques, prises de décision, régulation des inévitables tensions, recherche de solutions pour des économies (sur les charges de chacun, sur la coopérative…), des équilibres budgétaires en sont quelques exemples.
L’ASSOCIATION CASALEZ, AVANT, APRES
L’association Casalez, qui avait préfiguré le groupe de futurs résidents et la coopérative, prend maintenant le rôle de promoteur de l’habitat participatif, des constructions écologiques et d’innovations sociales, autant de directions qui invitent à habiter autrement.
L’un de ses premiers terrains d’action est la salle commune de la résidence d’une superficie de 87 m². « Casatous » a bénéficié d’un financement d’AG2R la Mondiale pour des équipements permettant d’offrir à l’association Casalez de bonnes conditions pour y développer des actions d’intérêt local. Car l’ambition de Casalez est aussi celle de l’ouverture au quartier, à la commune et de l’implication dans les réseaux de l’habitat participatif… Le premier d’entre eux est certainement celui de l’association éCOhabitons qui soutient sur l’Hérault et le Gard, les groupes d’habitat participatif en projet, en devenir ou existants (une douzaine de projets, 5 en chantier et 9 habités). Autant d’occasions d’échanger de bonnes pratiques, des outils, de contribuer à l’émergence de nouveaux projets et de se retrouver pour des temps culturels et festifs.