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La Montagne, le mercredi 20 octobre 2021. La coopérative d'habitants le Pré Commun, regroupe 12 foyers autour d'un projet d'habitat participatif et intergénérationel. Dans le hameau, situé en zone résidencielle à 20min de Nantes, les appartements sont construits tout autour d'une cour et d'un batiment commun.  Le terrain de 7000m2 comporte aussi un grand jardin et potager.

SUR LA PHOTO: Travaux dans la cour, pour les travaux, les habitants ont dû couper des arbres de la parcelle, une partie a été sciée pour faire du bois de construction et le reste en bois de chauffage (130 stères), qu'ils vendent.
THEOPHILE TROSSAT POUR « LE MONDE »

Treize familles partagent leur habitat et « construisent un voisinage avec des valeurs communes »

Par  (La Montagne, Loire-Atlantique)
Publié le 22 novembre 2021 à 04h26, modifié le 23 décembre 2021 à 07h50

Temps de Lecture 7 min.

Dans la salle commune du premier étage de l’ancienne bâtisse, Benoît finit de préparer un énorme plat de légumes. David récupère les assiettes pour dresser le couvert dehors. Nicole redescend déjeuner chez elle, contrariée d’avoir tout disposé en haut « pour rien ». Sandrine sort du bâtiment d’en face avec un gratin de patates douces. Elle souffle un peu, son fils Alban a fini par s’endormir malgré la fièvre. Guillaume apporte du jambon et du fromage. Pendant que Monique, le bras immobilisé à cause d’une mauvaise chute, s’est installée à la grande table en tôle du jardin, soulagée de manger dans la cour et d’éviter ainsi d’avoir à monter les escaliers. A quelques mètres, Frida joue dans l’herbe avec ses animaux en plastique en attendant que les adultes se décident à lancer le repas.

Dans la maison commune, la cuisine est utilisée lors des déjeuners partagés et des réunions. A La Montagne (Loire-Atlantique), le 20 octobre 2021.

C’est dans ce joyeux désordre que s’organise la vie au Pré commun. En cette fin d’octobre aux rayons de soleil inattendus, le déjeuner est improvisé dans la cour, sans obligation de se joindre au repas partagé. Chacun étant libre de vaquer à ses occupations, l’une s’en va accompagner sa fille à son cours d’anglais dans le village voisin, pendant que l’autre continue de bricoler et d’effectuer des allers-retours en poussant sa brouette. Depuis un an et demi, ces treize familles ont fait le choix de l’habitat partagé.

Agés de 3 à 77 ans et d’horizons sociaux différents, dix-sept adultes et dix enfants s’installent à La Montagne (Loire-Atlantique) en mars 2020, alors même que le gouvernement décide de confiner la France. Depuis quelques années, ils cherchaient à se regrouper pour créer un habitat participatif qui prendrait en compte les dimensions écologique et intergénérationnelle. « On voulait construire un voisinage avec des valeurs communes », explique Bruno Suner, 59 ans, architecte enseignant à l’école nationale supérieure d’architecture (ENSA) de Nantes et président de l’association Habitats et énergies naturels (HEN). « La plupart d’entre nous n’avions pas les fonds nécessaires pour devenir propriétaires. Se regrouper nous permettait de retrouver une marge de manœuvre. »

Sandrine et Bruno Suner avec leur fils Alban, à La Montagne (Loire-Atlantique), le 20 octobre 2021.

Mais voir le projet aboutir dans ce village de 6 000 habitants, situé dans Nantes Métropole, ne s’est pas fait sans effort. Au départ, il y a Jean-Claude, Nicole, Monique Maquaire et son mari, « le canal historique », comme les surnomment les plus jeunes. Les deux couples originaires de Nancy achètent en 1981 une grande bâtisse, vue sur la Loire, au Pellerin, à quelques kilomètres de là. Pendant trente-cinq ans, ils y vivent en communauté et y accueillent au fil des ans différents cohabitants.

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